mercredi 29 novembre 2017

9) DÎNER ET DÉJEUNER AU JAPON - NIHON RYŌRI (1ère Partie)

(AVERTISSEMENT : comme vous pourrez le lire, "Dîner et Déjeuner au Japon" est un chapitre qui n'en finit pas. Aussi, pour ne pas perdre nos lecteurs, voici une première partie déjà bien consistante… Si des oublis ont été faits, croyez-le, ils sont bien involontaires et il seront réparés. Nous vous souhaitons une bonne lecture,)

Ici, au Japon, à tout moment, il y a toujours quelque chose à grignoter.
Ce qui n'est certes pas la meilleure destination pour la consolidation d'une diète…
Dès notre arrivée, Masaya, le fils de Mitsuyo a pris sa journée pour nous accueillir. Et bien sûr la première chose que nous fassions, c'est d'aller manger un bout. Quoi de plus naturel et convivial pour débuter notre séjour !

   

Mais Mitsuyo et son amie Reiko ne furent pas de reste, un verre de champagne à la main !


Une idée communément partagée par le plus grand nombre, c'est que les Japonais ne mangent que des sushis… Ce fantasme est à bannir de notre inconscient d'Occidentaux. En revanche, les Japonais adorent se retrouver autour d'une table et faire la fête.


Ce que nous avons fait bien volontiers, dès notre arrivée à Tokyo, où nos amis nous ont accueilli autour d'un repas. Sur le cliché ci-dessus, je suis (bien !) entouré, à ma gauche, Kano et  Mitsuyo, à ma droite. Aux côtés de Monique, Reiko, grande spécialiste des sumos et Yoshi, ingénieur, longtemps détaché à Cadarache et, aujourd'hui, enseignant à l'Université au Japon.
Pour le reste à défaut des papilles, juste pour le plaisir des yeux…

      

      

… sans oublier nos plus vieux amis de Tokyo (que nous connaissons, moi, depuis 52 ans et 36 pour Monique !), qui nous ont fait adorer, tout de suite, le Japon. Take et Takako, grâce à leur immense culture, et le fait d'avoir vécu de nombreuses années en France, nous ont facilité notre insertion dans un Japon, où le gaijin faisait peur et où l'Empire des Signes était roi. C'est l'époque où, en dehors de Tokyo, tout était écrit en kanji, hiragana et katakana… Et comme chez Asterix, au Japon aussi, tout commence et finit par un bon repas…


Monique et Takako pour la dernière main au nabe


Ce soir-là… nabe au menu !

      

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Le nabe (littéralement marmite) est un mets familial, que l'on pourrait rapprocher de notre fondue, et  qui se cuit avec un réchaud sur la table. Ce qui est donc très convivial.
On fait chauffer de l'eau, avec du bouillon de poisson ou d'algues séchées, des légumes, des champignons, de la viande, du poisson, des crevettes…
Au Japon, où que vous soyez, une aide efficace pour choisir son repas, c'est de fermer les yeux et humer ce qui pourrait combler un petit creux.
Et comme avec Monique, pour nous, voyager c'est avant tout aller vers les autres, découvrir leurs us et coutumes, leurs modes de vie, l'un des meilleurs moyens de les approcher c'est de les accompagner au restaurant. Avec notre expérience de gaigin, que nous voudrions vous faire partager, nous pouvons aider ceux qui ne connaissent pas encore le Japon. Pour les autres, qu'ils nous pardonnent rappels et redites… Surtout qu'ils n'hésitent pas à corriger imprécisions, approximations et erreurs !
Quelques règles de base.
Un gros progrès pour nous Occidentaux (régression pour les Japonais ?), lorsqu'on dîne dans une salle traditionnelle, au sol revêtu de tatamis, ne plus être obligé de s'asseoir sur talons et genoux…  est un luxe appréciable. Désormais,  sous les tables basses, il y a une cavité au bord de laquelle on s'assied, ce qui évite toutes contorsions, dues aux crampes ou aux douleurs aux genoux et aux chevilles…
Une fois à table, après avoir échangé le traditionnel itadakimasu ou "bon appétit", on apporte à chaque convive une petite serviette  chaude, dont il se servira pour s'essuyer les doigts au cours du repas.
En premier lieu, faire de son mieux, surtout avec les baguettes, bien que nous les utilisions de plus en plus, en Occident, suite à l'accroissement des restaurants japonais.
Les boissons les plus appréciées demeurent la bière et le sake, bien que le "progrès" ait aussi frappé dans ce pays, avec les boissons sucrées et gazéifiées d'Outre-Atlantique…Cette année, nous pouvons remarquer que la boisson de yuzu. Cet agrume japonais, riche en antioxydants qui, contribue au maintien et au renforcement du système immunitaire, fortifie la chevelure, répare la peau et prévient les rides, est la grande découverte de Monique. Sans oublier l'umeshu, l'alcool de prune.. que Monique apprécie tout particulièrement dilué dans une boisson gazéifiée…
Maintenant, place aux merveilleuses et subtiles saveurs glanées ça et là, avec nos amis, depuis plus d'un mois que nous sommes au Japon…


… avec Laure, qui bénéficie d'un Working Holiday Visa au Japon, qui est magnifiquement intégrée, qui rêve de travailler au Japon, et qui connaît les meilleurs endroits pour bien manger à Tokyo, et Ayano, qui rêve, en revanche de la France et de pouvoir y travailler et y vivre. Je profite du présent blog pour faire un appel au peuple… Ayano est parfaitement trilingue (japonais, anglais et français)  diplômée de Sciences-Po Aix ... À bon entendeur…



Dans le cliché du haut, vous avez vu apparaître (enfin !) du riz qui est à la base de la nourriture des Japonais, si bien que gohan signifie à la fois "riz" et "repas". Et les Japonais consomment la sous-espèce, le japonica, aux grains courts collants et légèrement sucrés, de même que le mochi, variété plus gluante, utilisée dans les "pâtisseries".
Comme vous savez que nous avons la bougeotte, nous sommes allés rapidement rejoindre Shunsuke et son épouse russe, laquelle est allée nous chercher à la gare d'Akita, sans oublier de nous restaurer de ramen… pâtes dans un bouillon de viande ou de poisson, selon… bien que le riz d'Akita soit l'un des plus apprécié au Japon.


… avant de nous retrouver "en famille" chez Shunsuke et son épouse Svetlana


… lesquels avant de nous laisser repartir pour Tokyo, nous emmènent déguster les spécialités de la région avec un de leurs élèves et une collègue…

   

   




De retour à Tokyo nos amis pharmaciens, nous convient à déguster, en famille, les délicieux beignets de poulpes, les takoyoki… spécialité d'Osaka

   


   

Sans oublier notre ami fidèle Kaname à un petit déjeuner à 8 heures du matin à Shinjuku…



Retour à nos expériences culinaires, cette fois-ci, nous avions rendez-vous avec un monument vivant (pour éviter de la transformer en "trésor vivant" !), tellement appréciée de nos amis nippons… eh oui… notre amie Dora Tauzin, ambassadrice de notre culture française, "une Parisienne à Tokyo" comme elle aime se présenter. Contrairement à ce qui se dit sur son site, non seulement elle parle japonais, mais elle publie encore en japonais…
Ce soir-là, chanko-nabe, pot-au-feu des sumos, au restaurant de Kuroshio, ancien sumo

     





Le chanko-nabe est principalement fait avec du blanc de poulet, du chou, du radis géant, une demi-carotte, du poireau japonais, et des champignons shītake. Quand on arrive à la fin du chanko-nabe, on fait cuire des pâtes avec le fond de marmite.
Un autre soir, nous avons rendez-vous avec notre ami Makoto qui nous fait découvrir le restaurant de la famille Kurosawa…

   

   


   


Et place aux saveurs…

      

   

    

Un soir, Kano et sa maman nous convient à un sushiya, (enfin des sushi, il était temps !) où son père aimait se rendre…

   

   

Comme c'était la "kermesse" au Temple voisin, avec Mitsuyo, nous sommes allés manger des okonomiyaki, encore une spécialité d'Osaka !


L'okonomiyaki (littéralement "tout ce que vous voulez manger grillé") est une sorte de crêpe de farine de blé mélangée à des œufs et du chou blanc, dans laquelle on met tout ce qu'on veut : de la ciboulette, du porc, des algues séchées, des crevettes, du fromage, de la sèche, des fruits de mer…et consommée directement au teppan (comptoir/plaque de cuisson). Cette crêpe est ensuite enduite de sauce de Worcestershire avec du ketchup, de mayonnaise et saupoudrée de copeaux de katsuobusi (bonite séchée)… 

   

Rassurez-vous, nous avons pu manger aussi de très bonnes salades…


Après avoir mangé, cette fois-ci à Osaka, dans le quartier de Tsutenkaku, encore une spécialité de cuisine de rue du Kansai, les kushikatsu, brochettes de viande, de légumes ou de fruits de mer avec diverses sauces… sauf que les règles de politesse exigent de ne tremper qu'une seule fois la brochette dans la sauce ! C'est grâce à Bon-Chan (qui, au passage, expose actuellement à Yoji-Su, à Aix jusqu'à début janvier) et sa traductrice "officielle", engagée pour l'occasion, notre nouvelle amie Keiko, entièrement bilingue…et grande sportive... randonnée et escalade en France sont ses passions.. Elle va venir à Aix avant nous, pour nous accueillir le 15 décembre à la Bastide !

   

    

En continuant notre descente vers le sud, nous nous arrêtons à Kawachinagano (préfecture d'Osaka) chez Norobu et Yuko qui nous ont gâté tant au plan culturel (nous y reviendrons) que culinaire…

  

   

   



(à suivre…)